Imaginer la meilleure façon de faire découvrir un ouvrage est une gageure, c’est pourquoi notre club qui lit les autrices africaines en propose plusieurs parmi lesquelles, un voyage initiatique effectué par l’entremise de toutes les pages 31 des 57 livres de notre sélection.
Pourquoi la page 31 ?
Primo : Parce que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. Deusio : Parce qu’Aoua Keita en fut l’instigatrice et qu’elle est la muse du Jifa Bookclub. Troisio : Parce qu’en fouinant derrière les pages 31 des ouvrages de la sélection, je nous offre un ticket vers l’inconnu.
Après l’incipit, allons voir ce qui se cache derrière la page 31 du roman de Hemley Boum autrice originaire du Cameroun.
Le clan des femmes – Page 31
Tout le monde disait qu’elle avait été très belle dans sa jeunesse. Mon arrière grand-père l’avait enlevée alors qu’il était à la chasse dans une région voisine.
Les parties de chasse duraient plusieurs jours. A cette occasion, les hommes s’étaient éloignés du village pour trouver du gibier. Leurs pas les avaient menés à une cinquantaine de kilomètres du village, près du fleuve. Ils avaient surpris des femmes qui pêchaient. Comme de coutume, seules les femmes mariées étaient couvertes, les jeunes filles étaient nues, leur nudité étant le signe de leur virginité. On dit que pour mon aïeul, la chasse s’arrêta aux portes de ce village parce qu’il ne voulait plus en partir avant d’avoir parlé à la jeune fille de son cœur. Elle lui résistait, le fuyait, elle était promise, lui dit-on, à un noble ami de son père. D’ailleurs, ce dernier ne voulu jamais le rencontrer de même que la mère de la jeune fille. Pourtant, dans des cas comme celui-là, les mères facilitaient parfois la tache aux amoureux de leurs filles. Elles pouvaient leur permettre de se voir en cachette et même de coucher ensemble pour mettre le père devant le fait accompli. La partie de de chasse dura plusieurs semaines et mon aïeul ne réussit jamais à s’imposer auprès de son élu e ou de sa famille. Il fit ce qu’un homme digne de ce nom devait faire en pareil cas. Par une nuit sans lune, alors qu’elle s’affairait aux dernières tâches dans la concession de son père, il entra silencieusement avec ses amis et l’enleva. Il la ramena chez lui et la garda comme épouse.
La tradition admettait les enlèvements et certains même les admiraient. Une femme tellement aimée d’un homme qu’il risquait le courroux d’un village voisin et une sanglante guerre de clans pour l’avoir avait bien plus d’importance et d’aura qu’une femme simplement offerte en mariage.
La coutume tenait à ce que, après la première nuit dans le village, une fois l’union consommée, la famille de l’homme….
Avez-vous lu Le clan des femmes ? cela vous plairait-il de le faire voyager ?
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