[Salon du livre féminin de Dakar] Le choix de Caroline

Salut tout le monde ! Le mois de mai est devenu spécial dans notre famille, car nous allons célébrer les 2 ans de ma petite princesse. Je dois avouer que j’ai un peu délaissé notre Jifa Bookclub, notre cercle de lecture dédié aux autrices africaines. Pardon, ne me jugez pas, je suis de retour ! Si vous avez tout manqué depuis le début, le dernier défi de la big boss est à la fois simple et difficile, car à l’occasion de la seconde édition du salon du livre féminin de Dakar, nous devons choisir parmi les dix autrices sénégalaises de notre sélection, les livres qui nous ont le plus marqués.

C’était facile quand j’ai lu le défi, mais comme d’habitude, j’ai traîné à répondre, résultat : les livres que j’avais choisis ont été pris par les autres. Et puis, il y a aussi cette règle de la patronne du club qui interdit de choisir les mêmes livres. D’un côté, je la comprends, ce ne serait pas très drôle d’avoir quatre personnes qui disent toutes Mariama Bâ et Fatou Diome, n’est-ce pas ? Bon, j’ai réfléchi et finalement, j’ai choisi deux livres dont les sujets ne sont pas communs, du moins je n’en avais jamais lu dans la littérature africaine.

Comme la big boss aime nous faire travailler dur, elle ne veut pas seulement que je cite les livres, mais en plus, il faut dire de quoi ils parlent, pourquoi je les ai choisis et à qui je les recommande. Franchement, c’est presque de la torture, je vous le dis ! Je râle, mais en réalité, j’adore ça. À chaque fois, j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais, et puis finalement, je réussis quand même.

Bon, je vais arrêter de blablater, voici mes deux livres. Oui, quand il faut entrer dans les détails, on ne fait pas une liste longue comme le bras. MDR !

Le premier, c’est “Bris d’ombre” de Sokhna Benga.

C’est l’histoire de Désirée, une jeune femme qui a subi un viol dans son enfance et qui doit se reconstruire à travers l’amour et le pardon. Il y a vraiment beaucoup de personnages, et au début, c’était un peu confus dans ma tête. Mais après l’avoir relu suite à nos discussions, j’ai compris pourquoi la big boss voulait absolument ce livre dans la sélection. Un livre qui aborde la santé mentale de cette manière, dans un contexte africain francophone, c’est quelque chose de nouveau pour moi. Je me suis tellement identifiée à Désirée à maintes reprises, j’ai eu envie de tuer Cécilia mille fois, Seydina est tout simplement génial, mais honnêtement, j’ai aimé aussi le père Stan et Ndeye. Je le recommande à toutes les personnes qui ont envie de lire un roman qui les bouscule, les émeut et les fait réfléchir.

Le deuxième livre, c’est “Le collier de paille” de Khadi Hane.

Bon, au départ, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de lire une histoire sur une femme adultère, mais en réalité, c’est bien plus que ça. Au début, ça m’a dérangé que le personnage principal soit anonyme, mais finalement, j’ai trouvé ça plutôt malin de la part de l’autrice, car elle veut mettre en lumière des problèmes de la société. Donc, on suit une héroïne moderne et féministe qui travaille dans une ONG à Dakar et qui est mariée à Karim, un ingénieur travaillant dans une entreprise de télécommunications, formant ainsi un couple idéal selon les normes de son milieu. Cependant, lors d’une mission en brousse, elle entame une liaison avec Diogoye, un paysan sérère qui vit dans le village de Niakhane et qui a déjà deux épouses. Ce que j’ai aimé, ce sont toutes les questions que l’autrice soulève à travers cette liaison. Vraiment, je le recommande à tout le monde.

Alors, les gens, ne soyez pas trop durs avec moi si je ne suis pas académique. Mon truc à moi, c’est le dessin. Les mots et moi, c’est une histoire d’amour à distance. Si vous avez lu ces livres , venez seulement on cause !