Sur le blog du Jifa Bookclub, nous explorons les incipit des 57 ouvrages de la sélection 2020-2021.
A titre d’information pour qui en a besoin : un incipit est le terme qui désigne les premiers mots (ou paragraphes) d’une œuvre littéraire.
Ouvrage du jour : Le roman de Pauline
Genre : Roman
Année de publication : 2009
Nombre de pages : 123
Éditeur : Albin Michel
J’allais sur mes huit ans lorsque Fabien, de deux ans mon aimé, me brisa la mâchoire d’un coup de poing. Je pleurai beaucoup, saignai autant. Mais maman qui savait que la vie avait plus d’un mauvais tour dans son sac, me dit : «C’est pas grave, Pauline. Sois forte. » Une fois la douleur passée, ma gencive cicatrisée, elle ne se soucia pas de savoir si les difficultés que j’éprouvais à mastiquer les aliments allaient avoir des conséquence sur ma santé. Ce n’était pas bien grave du moment que je pouvais me nourrir convenablement.
J’évoluais dans un monde où rien n’était grave. Les étés succédaient aux hivers et Sarkozy rêvait d’anéantir toute opposition en France. Il y’avait tant de fils barbelés autour de notre amour filial qu’à la maison il était aussi dangereux de se dire « je t’aime », que de se jeter du haut d’un immeuble de douze étages. Mais ce n’était pas grave du moment que l’on continuait à vivre ensemble, bof !
A douze ans, j’ai remarqué que i’avais une jambe plus longue que l’autre, je n’en parlai à personne, consciente que toute faiblesse me mènerait à ma perte.
Avez-vous lu le roman de Calixthe Beyala ? Souhaiteriez-vous rejoindre un groupe de (re)lecture commune ?
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