Depuis le mois d’avril, nous parcourons sur le blog les incipit de la sélection 2020-2021 du Jifa Bookclub.
Pour rappel, un incipit est le terme qui désigne les premiers mots (ou paragraphes) d’une œuvre littéraire.
Ouvrage du jour : Femme d’Afrique – la vie d’Aoua Keita racontée par elle-même
Genre : essai
Année de publication : 1975
Nombre de pages : 400
Éditeur : Présence africaine
UNE ÉDUCATION SOUDANAISE TRADITIONNELLE
Lors de ma prise de conscience, vers l’âge de six-sept ans, Bamako était une petite ville de huit mille habitants à peine. Elle était limitée à l’est Bozola, Niaréla, Clocotolougou (case du célibataire au sens péjoratif) actuelle limite de l’IOTA et de l’Hôpital Gabriel-Touré ; au nord par la gare, la cité des cheminots, le dépôt ; l’ouest par les rails qui partaient du dépôt au fleuve, actuelle avenue de l’Indépendance ; – et au sud par les champs de cultures et une forêt de fromagers qui séparaient Bamako-Coura et le fleuve Niger.
Mon Père, originaire de Kouroussa en Guinée, après avoir servi dans l’Armée française, s’installa au Soudan français avec une petite pension. A l’époque, le gouvernement français, qui continuait à occuper les anciens combattants, lui avait donné une petite place parmi les agents d’hygiène dont il était d’ailleurs le premier responsable. II aurait habité successivement dans deux concessions à Bamako-Coura, desquelles je n’ai d’ailleurs pas grande souvenance. La concession que je connais le plus est celle de mon enfance qui jusqu’ici abrite mes frères et leurs familles. A notre déménagement en 1921, année de rétablissement du « Permis d’occuper », elle était l’unique habitation à l’ouest de Bamako derrière les rails qui servaient au transport du bois nécessaire à l’alimentation des locomotives de Dakar à Koulikoro, fonctionnaient avec ce combustible. Cette vaste Concession avait plus de 80 mètres de long sur 50 mètres de large.
Avez-vous lu l’autobiographie de Aoua Keita ? Une discussion ou une (re)lecture commune vous tente t-elle ?
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