Le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. C’est pour cette raison que j’ai eu envie d’ouvrir toutes les pages 31 des ouvrages de la sélection.
Après vous avoir présenté son incipit, voyons ce qu’il en est de la page 31 du roman de Maaza Mengiste.
Sous le regard du lion – Page 31
“Tu vas essayer de me traiter comme çà, moi aussi ?” Malgré leur huit ans d’écart, Dawit avaient toujours été proches.
Voyant qu’il ne répondait pas, elle soupira.
“Abbaye me demande sans cesse de m’assurer que tu es bien à la maison le soir. Il essaie de faire tellement de choses tout seul. Aide-le.
— Je sais, répondit Dawit. Je fais attention. ” Il posa des cahiers par terre et s’assit sur le lit en face d’elle.
“Je ne suis peut-être pas allée à la fac, mais je vois bien que tu ressembeks à un de ces fauteurs de troubles qui brûlent les bus et les voitures.” C’est en regardant de plus près que Sara s’aperçut qu’il avait les yeux rouges, que des traces souillaient ses joues. “Tu étais où?” demanda-t-elle. Elle soupçonnait depuis longtemps que Dawit pleurait sa mère, seul, douloureusement.
— Chez Lily, repondit-il en faisant référence à sa petite amie de longue date. Après une réunion ajouta t-il.
Elle remarqua un petit livre rouge à côté de sa lampe.
“Tu es déjà allé à trois réunions cette semaine. Du moins pour ce que j’en sais. Et maintenant tu lis Mao ? Tu n’es jamais à la maison.”
Elle était frappée par la façon dont l’âge et les muscles avaient ciselé ses traits pour former une version plus anguleuse de son mari, de huit ans son aîné. Passé un temps, la famille parvenait à peine à distinguer une photo d’enfance de Yonas d’une récente de Dawit. Son front large était maintenant plus prononcé au-dessus de ses sourcils épais, et il avait développé une puissante mâchoire carrée. Les deux frères avaient la même bouche, la même courbe douce de la lèvre intérieure, la bouche dont sa tille avait hérité.
“Il y’a un rassemblement important demain. On veut forcer I’empereur à nous accorder une entrevue et à envisager des réformes-, annonça-t-il.
Elle rit.
L’empereur recevrait des étudiants ? Elle surprit le regard blessé de Dawit avant qu’il ne le cache par un haussement d’épaules arrogant. Elle prit un ton plus doux. On va tous à l’hôpital demain, même Tizita. Je t’en prie, viens, juste pour cette fois.
Avez-vous lu Sous le regard du lion ? Envie d’en faire une prochaine (re)lecture commune ?
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