Sachant que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine, que j’aime explorer et faire découvrir les livres hors des sentiers battues, j’ai fais d’une pierre deux coups avec cette rubrique du blog par le clin d’œil à cette date etpar l’incursion au cœur de toutes les pages 31 des ouvrages de la sélection.
Après l’incipit, allons voir ce qui se cache derrière la page 31 du récit de l’auteure nigériane Buchi Emecheta.
Citoyen de seconde classe– Page 31
… En fait très heureuse. Elle avait gagné ses deux shillings.
Le directeur de son école n’en crut pas ses oreilles quand Adah lui dit qu’elle allait passer l’examen d’entrée au collège. Il contempla longuement son corps déglingué de rachitisme puis haussa les épaules. « Avec vous, les Ibos, on ne sait jamais où on est. Vous êtes le plus grand mystère qu’ait créé le bon Dieu. » Mais il l’inscrivit.
Par moments l’idée lui traversait l’esprit qu’elle ne pourrait probablement pas payer la scolarité. Mais elle ne se laissa pas troubler par ça. Elle avait lu quelque part qu’il y avait une sorte de bourse pour les cinq ou six élèves qui arrivaient en l’examen. Elle concourrait pour l’une de ces places. Elle était si décidée que même d’avoir le numéro neuf cent quarante sept ne l’effraya pas. Elle irait à cette école et c’était comme ça.
Mais comment allait-elle leur dire ça à la maison ? Elle n’aimait plus son cousin Vincent. Chaque fois qu’elle se mettait à genoux pour prier, elle demandait à Dieu de l’envoyer en enfer. Elle ne croyait pas à tous ces discours sur l’amour des ennemis. Après tout, Dieu n’aimait pas le Diable, alors pourquoi prierait-elle pour un homme qui avait eu le cœur à la frapper pendant deux bonnes heures avec un kohoko ? Lorsque le cousin Vincent échoua son brevet, Adah éclata de rire. Dieu avait entendu ses prières.
L’examen d’entrée devait avoir lieu un samedi. Ça, ça allait être difficile. Comment pourrait-elle s’échapper ? Un autre mensonge ? Elle ne pouvait pas refaire ça. On s’en apercevrait et on l’empêcherait d’aller passer l’examen alors, elle dit à son oncle, le frère de maman, qu’elle allait passer l’examen, Le plus drôle, c’est que personne nu lui demanda où elle avait bien pu trouver l’argent. Personne ne chercha à savoir. Du moment qu’elle ne demandait d’argent …
Avez-vous lu Citoyen de seconde zone ? cela vous plairait-il de nous rejoindre pour une (re) lecture commune ?
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