Le club qui lit les autrices africaines

Incipit : Le clan des femmes par Hemley Boum

Attendu qu’il existe plusieurs manières de découvrir les livres de notre sélection, au sein du Jifa Bookclub, le cénacle qui lit les autrices africaines, nous vous présentons depuis avril 2020, les incipit des 57 ouvrages lus au cours de la saison 2020-2021.

A titre d’information pour qui en a besoin : un incipit est le terme qui désigne les premiers mots (ou paragraphes) d’une œuvre littéraire.

Ouvrage du jour : Le clan des femmes

Genre : roman
Année de publication : 2010
Nombre de pages : 140
Éditeur : L’Harmattan
Collection : Ecrire l’Afrique

NOTE DE L’AUTEUR

Pour les besoins de l’histoire, j’ai choisi d’appeler ma grand-mère Sarah. C’est un prénom qui lui ressemble. Sarah était la mère de mon père. Elle est née dans ce nous appellerons un petit village africain, vers 1905 je crois ; elle avait environ 102 ans lorsqu’elle est décédée en 2007.

Je dis qu’elle est née «vers » et qu’elle avait «environ », parce qu’il est difficile d’être plus précis. A cette époque, il fallait attendre les grandes campagnes de recensement pour que les enfants soient inscrits sur le registre de l’état civil. Le préposé aux inscriptions évaluait l’âge de l’enfant en fonction des déclarations des parents et l’inscrivait. Plus souvent encore, il notait simplement la date du jour. On pouvait avoir déjà cinq ans au moment de l’inscription, ou n’être qu’un nouveau-né. Dans l’acte de naissance, il était marqué : « Née vers… »

On ne parle pas beaucoup dans ma famille, les liens sont tellement divers et multiformes qu’il est difficile de déterminer le degré précis de parenté qui nous lie les uns aux autres. Qu’importe le fil par lequel on décide de tirer, l’écheveau se tient par la fraternité. Nous sommes frères nous sommes de la même génération, ceux d’avant sont tous nos pères et nos mères et plus loin, nos grands-parents.

La parenté n’est pas seulement une affaire de sang, disait ma grand-mère, elle est aussi affaire de cœur et d’intérêt. La parenté n’est jamais linéaire et sûre, elle est sinueuse comme un fleuve, elle a ses secrets et zones d’ombre.

Avez-vous lu Le clan des femmes ? Un autre ouvrage de cette autrice à recommander ?

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