Le club qui lit les autrices africaines

JIFA 2023 : Sept titres à explorer avec des auteurs “chéris”

Si vous êtes régulier.es sur nos pages, vous savez exactement ce qui se trame en ce moment, chers lecteurs et lectrices adoré.es. Si vous débarquez par chez nous, bienvenue sur le blog du Jifa Bookclub, le cercle qui lit les autrices africaines. En ce moment, presque tous nos articles sont liés à un événement que Mawuli, Gabriella, Caroline, et moi-même, Grace, aimons célébrer chaque été.

Comme je ne peux rien refuser à mes malicieuses complices, il va de soi que j’ai trouvé une parade des plus excitantes pour relever “Ze” fameux défi du tag JIFA 2023 par la plus joueuse de mes alter ego, j’ai nommé Mawuli Douglas. Son idée ? Célébrer la Journée Internationale de la Femme Africaine, prévue pour le 31 juillet, en partageant les lectures qui ont touché le cœur de nos chers époux grâce à la sélection du Jifa Bookclub. Rien que ça ! Dans un monde où le charmant monsieur Grace n’est plus, où une myriade d’auteurs me tiennent à cœur et où l’envie de créer un podcast littéraire me titille, j’ai eu une idée géniale, faut le dire, pour faire d’une pierre deux coups : je troque un mari pour sept auteurs que je chéris, des plumes qui allient un style unique à une verve oratoire qui chatouille l’âme.

Pour tout vous dire, chers lecteurs et lectrices adoré.es. , dans un dimension parallèle, j’ai discuté les trois quarts de notre sélection avec ces interlocuteurs d’exception . Cela étant dit, revenons sur la planète Terre. SouRIRES !

Voici mes sept auteurs et les ouvrages de notre sélection sur lesquels vous pouvez en apprendre plus en cliquant sur les titres en italiques.

—– Commençons par “Je te le devais bien” de Flore Hazoumé. Un récit qui vibre d’émotions et qui nous embarque dans les souvenirs d’enfance de l’autrice, à travers le prisme des yeux et de la mémoire maternelle. L’histoire décrit le parcours difficile de sa famille, marqué par la séparation du père persécuté et exilé par les forces politiques du Congo. Mais qui donc pourrait saisir le poids des souvenirs, les échos du passé, les séparations familiales, le souvenir de la mère pour m’apporter dans une discussion, une perspective toute particulière sur le Congo des années 60 ? Là-dessus, il n’y a qu’un nom qui me vient à l’esprit : Alain Mabanckou, l’artisan de l’écriture aux teintes d’enfance et d’adolescence avec “Demain j’aurai vingt ans”, “Lumières de Pointe-Noire”, “Petit piment” et “Les cigognes sont immortelles”. 

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Bio express : Homme aux multiples facettes, voyageur entre continents, Alain Mabanckou est un romancier, poète et essayiste reconnu mondialement, jonglant entre les États-Unis où il enseigne et la France où il dirige un festival. La seconde moitié de 2023 promet d’être une cuvée exceptionnelle pour cet écrivain dandy, avec la parution de plusieurs ouvrages : “Trois romans incontournables de Frédéric Dard dit San-Antonio”, “Lettres à un jeune romancier sénégalais”, et “Notre France noire De a à z”, en collaboration avec Abdourahman A. Waberi et Pascal Blanchard.

—– Passons maintenant à “Sincères condoléances” de Gisèle Ayaba Totin. Un recueil de nouvelles qui plonge ses griffes dans les vies chamboulées de personnages aux prises avec la perte d’un être cher. Chaque nouvelle dévoile deux récits, deux narrateurs, et autant de perspectives différentes, disséquant les retombées imprévisibles de ces absences soudaines sur les cœurs endeuillés. Qui donc pourrait pénétrer l’obscurité de ces récits tourmentés, saisir la finesse des émotions qui remontent à la surface, décortiquer ces personnages en deuil, ces destins chamboulés ? Qui d’autre qu’Elgas l’enfant terrible de la littérature sénégalaise, le flingueur d’idées reçues, l’esprit acéré et farceur derrière les épisodes de l’émission Confluences, qu’il a initiée et animée avec un talent fou ? Un maestro de l’ironie mordante, dans ses billets du blog “La compétition humaine”, rediffusés sur une autre plateforme ; une plume acide et au cœur tendre quand il le faut. Autant de raisons pour échanger avec cet esprit libre sur l’originalité et la diversité qui se cachent dans ce recueil.

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Bio express : El Hadj Souleymane Gassama dit Elgas est écrivain, docteur en sociologie, professeur, chercheur associé, journaliste toujours prêt à secouer les idées préconçues avec son franc-parler. Il est l’auteur d’un carnet de voyage : “Un Dieu et des mœurs”, d’une biographie : “Fadilou Diop, un Juste”, d’un roman : “Mâle noir”, d’un recueil de chroniques : “Inventaire des idoles”, et son dernier ouvrage “Les bons ressentiments – Essai sur le malaise postcolonial” paru en mars 2023 n’a pas fini de surprendre.

—– Maintenant, place à Unity Dow et son ouvrage “Les cris de l’innocente” . Un roman poignant qui décrit l’impact et les ramifications d’une tragédie survenue dans un village du Botswana, où la violence, la superstition et les manigances des figures corrompues du pouvoir s’entremêlent. Au cœur de ce bourbier, il y a une sorte de stagiaire qui a fait une découverte qui effraie tout le monde, idéaliste pragmatique, elle se dresse méthodiquement contre ce chaos, en mettant la justice au milieu de cet imbroglio, même si cela doit lui coûter cher. Alors qui pourrait causer de ce désordre ? Qui pourrait explorer en profondeur, sans se prendre trop au sérieux, les innombrables intrigues et personnages hauts en couleur tissés par une magistrate qui connaît son affaire et sait gérer ses effets et rebondissements en glissant savamment une bonne dose d’ironie ? Qui d’autre que le créateur de “Celio Mathematiques” ? Et ce dompteur de mots, c’est In Koli Jean Bofane, l’écrivain qui porte son Congo dans sa plume, qui crache les vérités comme des éclairs, qui secoue les consciences avec autant d’élégance que de rage, qui orchestre savamment les mystères et les pièges de ses intrigues.

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Bio express : Avant de s’épanouir en tant qu’écrivain, In Koli Jean Bofane a navigué des terres publicitaires de Factuel-Média aux rivages éditoriaux de l’Exocet à Kinshasa. Contraint à l’exil en 1993, c’est en Belgique qu’il a publié d’abord pour la jeunesse, notamment “Pourquoi le lion n’est plus le roi des animaux”, qui lui a valu le Prix de la critique de la communauté française de Belgique. Puis vinrent trois romans : “Mathématiques congolaises”, lauréat des Prix littéraire de la SCAM et Grand prix littéraire d’Afrique noire, suivi de “Congo Inc. Le Testament de Bismarck” et “La Belle de Casa”.

—– A présent, accrochez-vous bien, car voici “Qui a peur de la mort” de Nnedi Okorafor, un roman de fantasy qui se déroule dans une Afrique déchirée par la guerre et ensorcelée par la magie. Dans ce conte épique, nous suivons Onyesonwu, une jeune fille issue d’une origine douloureuse, fruit d’un viol brutal d’une Okeke par un foutu Nuru. Mais l’ironie du sort, c’est qu’elle n’est pas là pour se lamenter, non, elle est là pour mettre fin à ce génocide qui dévore son peuple. Et qui d’autre, chers lecteurs et lectrices adoré.es., qui d’autre pourrait saisir les ficelles de cette fantasy démente, qui mieux que Joss Doszen, amateur de science-fiction qui barbote volontiers dans les contrées fantastiques, créateur des “Palabres autour des arts”, chef d’orchestre des “Universités populaires des littératures des Afriques”, pour me faire basculer du côté lumineux de la force de cette fiction post-apocalyptique, moi qui suis restée à la porte ?

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Bio express : Joss Doszen porte mille casquettes, l’écrivain a quatre opus à son actif, “Le Clan Boboto”, “Votre message n’a pas été envoyé”, “Pars mon fils, va au loin et grandis”, et “Flots d’encre”. L’entrepreneur sévit dans le monde des Nouveaux Véhicules Électriques Individuels (NVEI). Son blog Loumeto est une caverne d’Ali Baba d’où le Jifa Bookclub a largement puisé. L’animateur culturel mène la danse littéraire dans « Sans titre », un bal initié en 2023 où il invite les plumes qu’il chérit, celles qui vous secouent le cerveau à valsé en sa compagnie et celle de son complice, l’écrivain Elgas.

—– Le tour revient à Sokhna Benga et son “Bris d’ombre”, un roman foisonnant de personnages qui ont tous un lien avec Désirée, une jeune femme sénégalaise dont l’âme danse au bord du précipice entre les démons du passé et la quête d’un futur éclatant. Alors qui, je vous le demande chers lecteurs et lectrices adoré.e.s, qui pourrait s’immiscer dans ce labyrinthe narratif avec autant d’aisance qu’un poisson dans l’eau, pour décortiquer le dévoilement de l’intrigue autant que pour explorer comment les personnages, tels que Cécilia, Seydina et Ndeye, nous éclairent ? Qui mieux que Marien Fauney Ngombé, un fin analyste qui sait comment extraire la quintessence des récits, celui-là même qui a lancé le navire “Franklin L’insoumis” pour naviguer parmi les eaux de la créativité collective, celui qui s’est aussi mué en éditeur pour faire rayonner “Les billets d’humeur de Noellie”.

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Bio express : Le nom de Marien Fauney Ngombé résonne à mes oreilles, comme le souffle d’une inspiration permanente. Auteur des recueils “Escales” et “Itinéraire bis”, de romans “Le bâtiment A” et “Tant que l’équateur passera par Penda” ; il est également producteur de musique et éditeur. Citoyen engagé, il cultive les idées avec une fécondité prodigieuse, faisant fleurir les rendez-vous So Art, illuminant les Soft Power Days et semant les graines de la réflexion dans les rencontres du Think Thank Le Club Lenda.

—– Ouverture d’un nouveau paysage avec “Avale” de Sefi Atta, un roman qui vous attrape comme un vice et vous tire dans les ruelles du Nigeria des années 1980, un endroit où la réalité sociale, politique et culturelle se dévoile comme une pièce de théâtre absurde mettant en scène les aventures de Tolani et Rose, deux collègues dans une banque à Lagos, deux amies qui se démènent dans les arcanes d’une société en ébullition. Et bien chers lecteurs et lectrices adoré.es. , qui de mieux que Mohammed Mbougar Sarr, le blogueur inventif derrière “Choses Revues” – une véritable tragédie que ce blog n’existe plus – pour enfiler l’habit de guide littéraire et nous ouvrir les portes du style ? Le plaisir, je vous le dis, est dans les détails. Et il ne le sait que trop bien, celui qui fut le chroniqueur parfois facétieux de l’émission “Confluences”, qui mieux que lui saurait analyser les dilemmes moraux, les défis existentiels et les relations complexes qui forment l’étoffe de ce roman pour les exposer à la lumière crue de ses mots acérés ?

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Bio express : Mohammed Mbougar Sarr est un écrivain hors norme, une licorne, dis-je, un de ces phénomènes qui émergent une fois en plusieurs générations. Imaginez, un esprit surdoué, dont l’érudition précoce n’a pas altéré son inlassable quête d’excellence, empilant les récompenses comme d’autres les souvenirs. Un concours, une première nouvelle, “La cale”, et bam, il attrape le Prix Stéphane Hessel de la Jeune écriture francophone. Pas mal pour un début. Ses œuvres ? Quatre romans : “Terre ceinte”, “Silence du chœur”, “De purs hommes” et “La plus secrète mémoire des hommes” – un coup de maître au pays du Prix Goncourt.

—– Enfin, couronnons cette exploration littéraire avec “Les aventures de Sissi (chroniques d’une serial loveuse)” de Reine Mbéa. Ce récit nous plonge dans la vie trépidante et chaotique de Sissi, une jeune Camerounaise débrouillarde, affamée de rêves et prête à tout pour s’extirper des griffes de la misère. Elle fend l’air, Sissi, comme un éclair brûlant de désir et de détermination, une flèche que rien ne peut arrêter, pas même les scrupules qui, à ses yeux, sont bien souvent d’inutiles fardeaux. Mais, je vous le demande chers lecteurs et lectrices adoré.es, qui saurait percer les profondeurs de la condition humaine incarnée par Sissi, Ivy, Paul et les autres ? Qui sinon Sami Tchak, un sculpteur de réflexions qui ne craint pas d’explorer les territoires tabous, notamment avec “la sexualité féminine en Afrique” et “la prostitution à Cuba”, des essais publiés au début des années 2000 ? Qui mieux qu’un écrivain qui danse entre les nuances de la philosophie et de la sociologie, un équilibriste qui jongle entre impertinence et érudition, entre provocation et profondeur, aurait les mots justes pour sonder les abysses de Sissi ?

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Bio express : Sami Tchak, né Sadamba Tcha-Koura, est cet écrivain, philosophe et sociologue par essence, dont la plume plonge sans hésitation dans les profondeurs souvent cachées, pour en extraire des révélations, des rires, des clés pour déchiffrer les mystères de l’âme et les complexités de la condition humaine. Il en est ainsi de “Place des Fêtes” à “Hermina”, en passant par “La Fête des masques”, “Le paradis des chiots”, “Al Capone le Malien”, “Ainsi parlait mon père”, “Les fables du moineau” et enfin “Le continent du Tout et du presque Rien”.

L’ai-je bien descendu cher.es lecteurs et lectrices adoré.es ? Dans cette valse d’œuvres et d’auteurs, quel livre saisiriez-vous en premier ? Et parmi ces compères écrivains, lequel choissiiriez-vous pour tailler une bavette livresque ?

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