Le club qui lit les autrices africaines

Page 31 : Coeur tambour de Scholastique Mukasonga

Tournons les pages des livres de la sélection. Après vous avoir présenté son incipit, voyons ce qu’il en est de la page 31 du roman de Scholastique Mukasonga.

Pourquoi la page 31 ?

Deux raisons : la première est que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. La seconde qu’Aoua Keita en fut l’instigatrice et qu’elle est la muse du Jifa Bookclub. Ainsi “curioser” dans les pages 31 des ouvrages de la sélection est un voyage vers l’inconnu pour vous et moi.

Coeur tambour – Page 31

… alors les nèg’ préfèrent la mort plutôt que l’esclavage, boum ! boum ! ils font sauter le vieux château et les cadavres montent dans les flammes, dans la fumée, voltigent haut dans le ciel et çà retombe, des morceaux de bras, de jambes, des miettes de crânes , une bouillie de cervelles, mais les âmes des pov’ nèg, la Mère-Afrique les accueille. Baptiste chante, mime, danse l’explosion, puis il se jette à terre, il rampe, se secoue, il sort des gravats : c’est Solitude, la mulâtresse, qui émerge des décombres, vite on la met à nouveau dans les chaînes, vite on la juge, vite on la mène à la guillotine. “Non, non, dit son ancien maître, attendez qu’elle accouche, son bâtard est à moi, il m’appartient, au moins je n’aurai pas tout perdu.” On attend qu’elle accouche pour lui couper la tête. Je dis la vérité : la mulâtresse Solitude, c’est mon aïeule – le tambour de Baptiste gronde – la mulâtresse Solitude, c’est mon aïeule!”

Moyennant quelques bouteilles de bière, James Rwatangabo racontait complaisamment son histoire. Il se disait tantôt rwandais tantôt ougandais et montrait son passeport ougandais en riant : “Avec celui-là, c’est plus sûr, mais sans papiers je suis aussi bien rwandais ; ce n’est pas moi qui ai décidé d’être rwandais ou ougandais, çà s’est passé il y’a longtemps, je ne sais où en Europe, des Blancs à gros ventre et à moustache avec leurs gros cigares, à la fin d’un grand repas, des diplomates ont dit au maître d’hôtel qui était un Noir…

Avez-vous lu le roman de Scholastique Mukasonga ? Tenté.e.s par une (re)lecture commune ?

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