Le club qui lit les autrices africaines

Page 31 : L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie

Parce que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine, j’ai eu envie de faire un clin d’œil à cette date en explorant les pages 31 des ouvrages de la sélection. Après vous avoir présenté son incipit, voyons ce qu’il en est de la page 31 du roman de Chimamanda Ngozi Adichie.

L’autre moitié du soleil (Half of A yellow sun)

… voir qui claquait derrière le mot, aussi quand deux hommes du Service des Travaux vinrent, quelques jours plus tard, poser des étagères dans le couloir, il leur dit qu’ils allaient devoir attendre le retour du patron, qu’il ne pouvait pas, quant à lui signer le papier blanc avec les mots tapés à la machine. Il prononça patron avec fierté.

« C’est un de ces boys des villages », dit un des hommes d’un ton hautain — et Ugwu fixa le visage de l’homme en murmurant un sort où il était question de diarrhée aiguë qui le poursuivrait à vie, lui et sa progéniture. Lorsqu’il rangea les livres de Master sur les étagères, il se promit — tout juste s’il ne le fit pas à voix haute — d’apprendre à signer les formulaires.

Durant les semaines qui suivirent, semaines où il inspecta le pavillon dans tous ses recoins, où ii découvrit qu’une ruche était nichée dans l’anacardier et que les papillons convergeaient dans le jardin de devant quand le soleil était au plus fort, il consacra la même attention à apprendre les rythmes de la vie de Master. Tous les matins, il ramassait le Daily Times et le Renaissance que le vendeur de journaux déposait à la porte et il les plaçait sur la table, pliés, à côté du thé et du pain de Master. Ii avait toujours lavé l’Opel pour la fin du petit déjeuner de Master et quand Master revenait du travail et faisait la sieste, il l’époussetait de nouveau, avant que Master ne parte au tennis. Il se déplaçait sans bruit dans la maison les jours où Master s’enfermait des heures entières dans son bureau. Quand Master arpentait le couloir en parlant tout haut, il veillait à ce qu’il y ait de l’eau chaude pour le thé. Il astiquait le sol tous les jours. Il essuyait les lamelles de verre des fenêtres jusqu’à ce qu’elles étincellent au soleil de l’après-midi, surveillait les minuscules fissures de la baignoire, astiquait les soucoupes…

Avez-vous lu le roman de Chimamanda Ngozi Adichie ? Envie d’en faire une prochaine (re)lecture commune ?

Add Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *