Le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. En choisissant de voir ce qui se cache derrière les pages 31 des ouvrages de la sélection, je fais un clin d’œil à cette date tout en nous offrant un ticket vers l’inconnu.
Après vous avoir présenté son incipit, voyons ce qu’il en est de la page 31 de l’essai d’Aminata Traoré sélectionné par le Jifa Bookclub pour la saison 2020-2021
Le viol de l’imaginaire – Page 31
1960, JE ME SOUVIENS
Sissoko nous restitua le passé du Mali avec l’éloquence et la force de conviction qui le caractérisaient. Il rappela que le pays dont nous célébrions la naissance tenait son nom d’un empire qui avait vu le jour au X siècle en pays mandé et qui, à son apogée au XIV siècle, s’étendait de l’Atlantique aux confins du Sahara.
Aux jeunes gens de ma génération qui venaient de franchir le seuil de l’école au lendemain de l’indépendance, l’occasion allait s’offrir, à la lumière des sources écrites et au contact d’enseignants maliens et africains engagés comme Ly Baïda, de relire l’Histoire et de former notre jeune et nouvelle conscience politique et historique. Nous apprenions, de même que les chants et récits des griots, que nous venions de quelque part, que nos ancêtres n’étaient pas les Gaulois, comme on nous l’avait enseigné à l’école primaire, mais des hommes et des femmes debout qui avaient résisté aux descendants de ces derniers.
Il m’arrive souvent de repenser à ces années où tous les espoirs semblaient permis, et de m’interroger sur les politiques, les hommes qui les ont mises en œuvres et les circonstances de leur échec. Les dirigeants de la Première République s’étaient engagés sur la voie du socialisme, qui leur semblait bonne parce que conforme aux intérêts économiques et politiques du Mali, à ses réalités. La création de valeur ajoutée aux produits agricoles par des entreprises nationales pourvoyeuses d’emplois et aptes à répondre aux besoins alimentaires de la population était l’un des principaux axes de la construction du nouveau Mali.
C’était pure folie nous apprend t-on aujourd’hui. Et, pourtant, que penser de ces confitures et de ces jus de fruits naturels – mangue, goyave, tomate, tamarin- que nous…
La suite se trouve en page 32 à tout le moins dans l’exemplaire que je possède. Dites-moi si vous notez une différente sur le(s) votre(s) !
Avez-vous lu Le viol de l’imaginaire ? Envie d’en faire une prochaine (re)lecture commune ?
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