Prendre un livre et choisir une page en particulier, en l’occurrence la page 31, voilà le petit le jeu que j’ai lancé pour rendre le choix de vos prochaines lectures dans la sélection du Jifa Bookclub plus ludique.
C’est ainsi qu’après vous avoir présenté son incipit, voyons ce qu’il en est de la page 31 de la fresque de l’autrice Aurore Costa.
Pourquoi la page 31 ?
Deux raisons : la première est que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. La seconde qu’Aoua Keita en fut l’instigatrice et qu’elle est la muse du Jifa Bookclub. Ainsi curioser dans les pages 31 des ouvrages de la sélection est un voyage vers l’inconnu pour vous et moi.
Nika l’Africaine – Page 31
— Chapitre III —Le mariage est-il synonyme de souffrance ?
Nika reprit sa marche vers la rivière. Elle maudissait son époux et détestait ses coépouses, d’autant plus qu’elles se prélassaient sur leur natte au lieu de l’aider ou de demander à leurs filles aînées de le faire. « Je me demande ce que ces filles feront chez leurs époux si elles n’apprennent rien dès à présent. Le fouet les attend, c’est certain. Prout ! (Bruit de flatulence produit par le pincement des lèvres.) Pauvre de moi ! Comme c’est pénible d’être femme ! Il faut être présente le jour ; il faut également se bouger la nuit. Triste vie que la nôtre !
Nika, Nika. Où vas-tu ? N’as-tu pas regardé le ciel ?»
Nika se retourna. La première épouse la rappelait à l’ordre. La pauvre vieille devait avoir froid car elle avait recouvert ses frêles épaules de son pagne de raphia.
Si. Comme nous manquions d’eau, j’ai pensé qu’il valait mieux aller à la rivière.
Cela ne sert à rien ; il va bientôt pleuvoir. Allez, reviens ici. Crois-tu que les conseils des anciens ne valent rien ? Ne mets jamais leurs paroles en doute. Sinon tu souffriras.»
«Mata, j’ai vraiment besoin d’eau pour cuisiner. »
Je vais t’en donner. Allez, reviens vite sur tes pas. Je ne veux pas que Katutu pense que c’est moi qui t’ai laissée outrepasser les interdits. Je refuse de me faire battre sans raison. »
Nika revint sur ses pas, contente au fond d’elle-même que la première épouse ait pris la responsabilité de la rappeler. « Pas de corvée d’eau et peut-être de bois. Ouf !»
Nika obéit donc. De toute façon, elle n’avait pas le choix. Malama était la première femme et toutes les coépouses lui devaient obéissance. Dans le cas contraire, Katutu pouvait intervenir et battre l’indocile. Mais le pire pouvait venir de la première épouse elle-même. Une malédiction de sa part était possible, d’abord parce qu’elle était sorcière.
Certes, c’était une bonne sorcière mais sa patience pouvait avoir des limites. Dans ce cas-là, elle basculerait dans la mauvaise sorcellerie.
Avez-vous lu le premier volet de la saga d’Aurore Costa ? Tenté.e.s par une (re)lecture commune ?
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