Le club qui lit les autrices africaines

Mid year book freak out – Bilan lecture mi-année de Grace

Ma complice anglophone du Jifa Bookclub, la fabuleuse Mawuli Douglas, nous a proposé un défi littéraire nommé “Mid Year Books Freakout” composé de treize questions qui nous permettent de passer en revue nos lectures des six derniers mois. J’ai relevé ce challenge avec enthousiasme, et grace à ce bilan de mi-année, je revisite mes lectures marquantes, émouvantes et décevantes. Et puisque, je ne sais rien vous refuser, je vous invite à découvrir les pépites qui ont réchauffé mon cœur ces six derniers mois. Inutile de vous dire que j’abhorre en ce moment un sourire de ravie la crèche sur le point de faire sa danse de la joie, cher.e.s lecteurs et lectrices adoré.e.s. SouRIRES !

Roulement de tambour… Voici mes réponses aux questions du défi littéraire :

Quel est le meilleur livre que tu as lu jusqu’à présent en 2023 ? La ligne de couleur de Igiaba Scego. ( traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza). Rooh, une véritable délectation que cette plume élégante qui me prenant par la main m’a entraîné dans un voyage entre deux temporalités aux côtés de Lafunu, Leila et Binti. Un roman à relire en italien pour revivre l’expérience.

Quelle est la meilleure suite que tu as lue jusqu’à présent en 2023 ? Nika l’Africaine – Perles de verre et cauris brisés d’Aurore Costa : En plein cœur de ce second tome, je suis déjà convaincue que je lirai tous les suivants. L’autrice maîtrise l’art du conte, et m’a totalement embarqué dans un périple au cœur d’une Afrique captivante aux côtés de Nika, perspicace et visionnaire.

Y a-t-il une nouvelle sortie que tu n’as pas encore lue, mais que tu aimerais lire ? Le guide des prénoms africains de Nathalie Ahanda, parce que n’étant pas un roman, il permet une plongée vagabonde dans la beauté des prénoms masculins, féminins et épicènes du continent africain. Parce que j’ai eu un coup de cœur pour cette pionnière, dont la verbe élégant nous invite à (re)découvrir cette richesse.

La sortie la plus attendue pour la seconde moitié de l’année. Les femmes de Bidibidi de Charline Effah. Parce qu’avec le souvenir persistant de “N’être” me hante et me désole puisque je ne puis le relire en raison de la perte de l’exemplaire du Jifa Bookclub. Je me console en songeant que cette prochaine lecture m’offre une opportunité inestimable de retrouver l’univers de cette talentueuse autrice.

La plus grande déception. Assemblée de Natasha Brown. Heureusement que cette lecture s’inscrivait dans le cadre du Festival du premier roman parce qu’autrement j’aurais réclamé un remboursement. SouRIRES ! Plus sérieusement je ne suis pas la cible.

La plus grande surprise. Parlez-vous Français ? L’amour au 2 ème groupe. Poésies grammaticales pour la jeunesse de Liss Kihindou. N’étant généralement pas friande de surprises, sauf lorsqu’elles émanent des pages d’un livre, cette expérience ludique de devinettes et d’exercices m’a procuré un plaisir enfantin, même si mes compétences en poésie semblent demeurer à un niveau moyen. Sniff ! Pour la petite histoire, j’étais tellement absorbée par ma lecture que j’ai atteint la dernière station de métro sans m’en rendre compte. Manquer ma station n’a jamais été aussi agréable, cela l’aurait été moins si j’étais arrivée en retard au théâtre. SouRIRES !

Quelle est ta nouvelle autrice préférée. (Débutante ou nouvelle pour toi ?) . Il s’agit de feu Yvonne Vera, une autrice originaire du Zimbabwe encore méconnue en France, mais qui a captivé mon intérêt depuis le début de mon défi de lecture axé sur les autrices africaines. J’ai récemment plongé tête baissée dans la découverte de son œuvre, en commençant par “Papillon brûle”, traduit de l’anglais par Geneviève Doze.

Quelle est ton nouveau crush livresque ? Sans l’ombre d’une hésitation, j’ai jeté mon dévolu sur le personnage de la professeure Morayo Da Silva dans “Comme une mule qui apporte une glace au soleil” de Sarah Ladipo Manyika. (traduit de l’anglais par Carole Hanna). À soixante-quinze ans, elle déborde d’humour et d’énergie, une personnalité flamboyante rarement représentée dans la littérature contemporaine. J’ai savouré chaque page de ce roman, avec la même gourmandise que lorsque petite fille je léchais discrètement mon assiette à table.

Quel est ton nouveau personnage préféré ? J’ai un faible pour Camille, la narratrice du roman “All we need is love” de Corine Dossa. Dans le livre, elle fait partie d’un groupe de huit femmes se retrouvant régulièrement, j’ai été séduite par son énergie, son humeur enjouée, sa bienveillance et sa capacité à s’émerveiller. Camille incarne la sororité de manière vivante, partageant une variété d’histoires d’amour souvent empreintes de douleur.

Le livre qui t’a fait pleurer. Il s’agit sans conteste de “Dieu est un garçon noir à lunettes” de Kayo Mpoyi, ( traduit du suédois par Anna Gibson). Cet ouvrage de l’autrice suédoise originaire de la RDC a éveillé en moi des émotions mêlées de colère et de tristesse, en parcourant le récit de la famille de Kabongo Mukendi, j’avais le plus souvent une envie furieuse de distribuer des baffes et plus encore. L’enfance est si précieuse, et lorsqu’elle est bafouée comme celle du personnage d’Adi, cela me déchire le cœur.

Le livre qui t’a procuré de la joie. Le jeu de la mer de feu Khady Sylla autrice et réalisatrice sénégalaise qui m’a procuré tant de bonheur qu’évidemment il m’a semblé trop court. Ces 160 pages ont été dévorées avidement lors de la première lecture, la seconde a été plus lente pour prolonger le bonheur de suivre Assane, Rama, Aissa et les autres dans un Dakar poétique à la frontière du réel. A l’instar de l’adage qui dit jamais deux, sans trois, je me languis déjà de ma troisième lecture.

Quel est le livre avec la plus belle couverture que tu as acheté jusqu’à présent (ou reçu) cette année? Les noires parisiennes de Nicholle Kobi fait partie de mes dernières acquisitions, de celles que je m’offre pour mon anniversaire parce qu’il se distingue par sa couverture remarquable et son intérieur regorgeant de dessins éblouissants mais pas que… Je suis admirative de sa signature unique qui rend ses silhouettes reconnaissables entre mille. Je suis impatiente de suivre les tribulations de son personnage principal Zola, jeune femme d’origine congolaise, tient un café littéraire à Paris où elle expose également ses créations de mode. 

Quels livres prévois-tu de lire d’ici la fin de l’année ? Je prévois de plonger dans “L’insignifiante” d’Adama Sissoko en premier lieu. Motivée par notre collaboration pour le Mars au Féminin 2023, j’adorerai échanger avec elle en direct sur notre compte Instagram au sujet de ce récit autobiographique. Dans l’idéal, j’espère également dévorer La magie des rencontres qui sauvent de Noucia Adams, Les mots de feu de Fia Maureen Kakou, Ce qu’il nous reste et Electrons libres d’Aissata Sissoko, Quadrature de Nadia Origo, Comme une reine d’Ernis et Ce cher internet de Nupcia Nkounkou.

Un grand merci à ma complice Mawuli pour ce défi, ravivant mes plus belles émotions. Et vous, chères lectrices et chers lecteurs adoré.e.s, qu’avez-vous lu d’excitant durant ces six premiers mois de 2023 ? Soyez pas avares de vos découvertes, comme dirait l’autre, partager, c’est s’enrichir !

Je vous espère dans les commentaires !

Add Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *