Le club qui lit les autrices africaines

Page 31 : Chinongwa de Lucy Mushita

Si l’adage populaire décrète qu’après la pluie vient le beau temps, celui du cénacle qui lit les autrices africaines préconise qu’après l’incipit de Chinongwa, vient notre fameux plongeon dans la page 31 du roman de Lucy Mushita.

Pourquoi la page 31 ?

Deux raisons : la première est que le 31 juillet est la date célébrant la Journée Internationale de la Femme Africaine. La seconde qu’Aoua Keita en fut l’instigatrice et qu’elle est la muse du Jifa Bookclub. Ainsi curioser dans les pages 31 des ouvrages de la sélection est un voyage à nul autre pareil auquel je vous convie.

Chinongwa – Page 31

Chinongwa se réveilla après le troisième chant du coq. Il lui semblait sentir la chaleur du feu et entendre les reniflements de sa mère, mais tout restait flou. Il était pour le moins suspect qu’un feu s’allume soudain sans qu’elle ait à souffler encore et encore dessus. Elle ne trouvait pas désagréable cette chaleur qui lui caressait le corps des orteils à la tête. Elle adorait l’odeur familière d’herbe sèche et de brindilles à peine humides qui se consument, ainsi que celle de la fumée au contact de la paille roussie du toit.
Elle savait que le sadza qui brûlait était la portion laissée la veille au soir par le chat. Selon elle, il aurait fallu i réserver le peu de sadza qu’ils avaient aux chiens au lieu de le donner au chat, mais sa mère ne voulait rien entendre. Peu auparavant, Chinongwa avait fait valoir auprès d’elle : “Après tout, les chiens chassent et aident à éloigner les babouins, tandis que ton chat se prélasse dans la cour toute la journée. Il y’a des rats et des souris partout ; pourtant, chaque fois qu’il en aperçoit, on dirait qu’il les admire avec un mélange de peur et de suspicion et attend, inquiet, qu’ils aient disparu avant de se rendormir. Mais qui suis-je, au fond, moi petite fille, pour dire ce que je pense ?
Celui qui cesse de prendre soin d’un animal, perd son humanité et devient lui-même un animal,

Avez-vous lu Chinongwa ? Dans l’affirmative, j’adorerais échanger quelques impressions ! Qu’en dites-vous cher.e.s lecteurs et lectrices adoré.e.s ?

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